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Procès de l’élection de 2020 : la justice interdit à Donald Trump de faire des commentaires publics sur les juges, les procureurs ou les témoins

La juge au procès fédéral de l’ex-président américain Donald Trump, poursuivi pour ses tentatives présumées d’inverser les résultats de l’élection de 2020, lui a interdit tout commentaire public visant les procureurs, le personnel du tribunal, et les témoins.
Au terme d’une audience de plus de deux heures devant un tribunal de Washington, lundi 16 octobre, Tanya Chutkan a ainsi fait droit en partie à une demande du procureur spécial Jack Smith, lui-même régulièrement la cible des attaques sur les réseaux de Donald Trump, qui le qualifie systématiquement de « cinglé » et ses collègues de « voyous ».
« Cela ne serait permis à aucun autre prévenu et je ne le permettrai pas dans cette affaire », a déclaré la juge, annonçant que sa décision écrite, visant aussi bien l’accusation que la défense, serait publiée plus tard dans la journée.
Elle a, en revanche, rejeté la requête de l’accusation concernant les critiques visant la capitale fédérale et sa population, ou l’administration de Joe Biden, y compris son ministère de la justice, surnommé par M. Trump « ministère de l’injustice ». La candidature de l’accusé à la présidentielle de 2024 « ne lui donne pas carte blanche pour vilipender des fonctionnaires qui font simplement leur travail », a déclaré la juge.
Lors des débats, elle a cité à plusieurs reprises les virulentes critiques publiées par l’accusé sur les réseaux sociaux, à son encontre ou envers Washington et ses habitants, parmi lesquels seront sélectionnés les futurs jurés du procès. Elle a entendu tour à tour les deux parties pour déterminer quel type de commentaire elle devait autoriser ou prohiber.
Il lui sera ainsi permis de s’en prendre à son ancien vice-président Mike Pence sur le plan politique, mais pas sur son statut de potentiel témoin dans ce dossier.
La magistrate a sans surprise écarté une nouvelle fois les demandes de la défense de report du procès, qui doit débuter le 4 mars 2024. « Ce procès ne se soumettra pas au calendrier électoral », a-t-elle affirmé.
« Une solution simple serait d’avoir ce procès après l’élection et de régler le problème », a argué John Lauro, l’avocat de Donald Trump. Pour l’accusation, la procureure Molly Gaston a souligné le risque de voir « le procès se tenir sur la place publique plutôt que devant ce tribunal » et d’une « pollution du jury avant qu’il soit constitué ».
La juge Chutkan a rejeté en septembre une demande des avocats de l’ancien président de se récuser, réaffirmant son impartialité. En campagne pour reprendre la Maison Blanche, Donald Trump attribue ses tracas judiciaires à l’administration démocrate du président Joe Biden, qu’il pourrait retrouver sur sa route en 2024 pour une revanche sur l’élection de 2020.
Le Monde avec AFP
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