Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
La résolution adoptée le 22 décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies sur Gaza, exigeant l’acheminement de l’aide « à grande échelle » dans l’enclave palestinienne bombardée par l’armée israélienne, n’est pas encore suivie d’une avancée significative. Mais l’un de ses points a été acté : la Néerlandaise Sigrid Kaag, âgée de 62 ans, a été nommée, mardi 26 décembre, par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au poste de coordinatrice de l’aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza. Elle prendra ses fonctions le 8 janvier, et sera d’abord basée à Amman, plate-forme humanitaire internationale au Proche-Orient.
Elle devrait ensuite rejoindre Le Caire, avant de pouvoir s’installer à Gaza – à un horizon encore très incertain – où d’intenses frappes se poursuivent dans la guerre entre l’Etat hébreu et le Hamas. Sa nomination s’est faite en un temps record. Elle a été saluée par les Etats-Unis, ainsi que par les Emirats arabes unis, qui ont porté les négociations sur la récente résolution. Celle-ci n’exige pas de cessez-le-feu.
Ministre dans le gouvernement néerlandais sortant, Sigrid Kaag retrouve aujourd’hui le cadre des institutions de l’ONU, où elle a fait l’essentiel de sa carrière, notamment au sein de l’UNRWA (l’agence chargée des réfugiés palestiniens au Proche-Orient) ou de l’Unicef. Elle sera amenée à collaborer avec ces deux organismes, dont la direction régionale se trouve en Jordanie, pour répondre à l’urgence humanitaire à Gaza. La population y est menacée de famine, selon les Nations unies. Sa mission consistera à faciliter et à vérifier l’envoi de l’aide, qui dépend pour l’heure des autorisations concédées par Israël, à mettre « en place un mécanisme des Nations unies pour accélérer les envois d’aide humanitaire à Gaza par l’intermédiaire d’Etats non parties au conflit », précise l’ONU.
Polyglotte, mère de quatre enfants, Sigrid Kaag a commencé sa carrière internationale à Jérusalem dans les années 1990. Ses interlocuteurs à Damas la surnomment la « dame de fer » néerlandaise, alors qu’elle supervise le désarmement chimique du régime syrien (2013-2014), à un moment où la guerre fait rage. Elle est ensuite représentante de l’ONU au Liban, de 2015 à 2017, période marquée par la crise des réfugiés syriens. « Sigrid Kaag s’est montrée très dynamique. Elle a gardé un lien avec le Liban, et plusieurs fois soutenu le camp réformateur », rapporte le politologue Karim Bitar.
De retour aux Pays-Bas en 2017, son ascension est fulgurante dans la politique nationale : cheffe de la diplomatie (elle démissionne en 2021 après l’évacuation chaotique d’Afghanistan), puis ministre des finances et vice-première ministre. Elle prend la tête de la formation libérale de gauche D66. Mais, dans un pays où l’extrême droite a remporté les élections législatives en novembre, cette féministe mariée à un ancien ambassadeur palestinien retiré de la vie politique fait face à des menaces, nourries par la misogynie et le racisme : en juillet, elle annonce sa volonté de quitter la politique afin de protéger sa famille.
Il vous reste 30% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.